- NOTRE-SEIGNEUR
A SAINTE BRIGITTE
O pécheurs ! ô
mes enfants ! bien que vous ayez fait tout le mal que
vous avez pu, s'il était pourtant possible que cela
plût à mon Père, je mourrais encore une fois bien
volontiers pour l'amour de vous, tant j'ai compassion de
votre misère.
***
Il n'y a pas si
grand pécheur au monde que soudain je ne sois disposée
à venir à lui, comme une Mère, l'embrassant et lui
disant : Qu'est-ce qui vous plaît,
ô mon enfant ! si seulement il dit
de coeur que mon Fils est son Rédempteur et qu'il veut
abandonner le péché.
Les femmes, par
la licence de leur toilette, ont répudié l'ornement de
Jésus-Chris : la Pudeur. Elles
ont adopté à sa place celui de l'Antéchrist :
l'impudeur.
L'âme est
laide, horrible par le péché. Elle devient belle en
aimant Dieu ; plus grandit son amour, plus grandit sa
beauté.
- NOTRE-SEIGNEUR
A MARIE LATASTE
Il faut que
jeunesse se passe : Faut-il qu'elle se passe dans le
péché, la corruption, l'inimitié de Dieu ? Et pourquoi
donc serait-il plus permis d'offenser Dieu dans la
jeunesse que dans l'âge mûr ?... Parler ainsi, c'est
blasphémer !
Ceux qui ne
s'empressent qu'à acquérir des biens temporels, sont
semblables à la taupe, qui n'a point de plus grande
occupation que de fouiller continuellement dans la terre,
et qui cherche toujours à s'y enfoncer, quand elle en
est dehors.
- NOTRE-SEIGNEUR
A SAINTE MARGUERITE DE CORTONE
Tu dis, ma
fille, que mon amour m'a contraint à souffrir et que le
zèle des âmes m'a poussé à faire ce que j'ai fait.
C'est vrai... et le plus grand de mes tourments était la
vue continuelle d'un si grand nombre de mes enfants qui
devaient ne pas vouloir profiter de douleurs aussi
atroces.
Que faire,
Seigneur, pour compenser tant de douleurs ?
Pas autre chose,
ma fille, que d'offrir pour les pécheurs mes mérites à
mon Père.
Je
me suis convaincu que les trois quarts et demi des
hommes, s'ils n'ont pas de religion, tournent au
brigandage : brigandage élégant, dissimulé, mais
véritable brigandage.
L'homme
sans croyance et sans foi est l'égal à la brute.
Que
prétendez-vous donc, ô pécheur, dans ces biens que
vous amassez sur terre, même injustement, dans ces
plaisirs que vous recherchez ?
Je veux être
heureux !
Eh quoi !
heureux, même malgré Dieu ? Insensé ! Non seulement
vous ne pouvez obtenir le bonheur, mais ce que vous
détestez le plus vous arrivera : cette justice divine
qui vous poursuit, ces étangs de feu, ce grincement
éternel !... Quelle force pourra vous arracher des mains
du Tout-Puissant dont vous attirez sur vous les
vengeances?
Après avoir
parlé des horreurs de l'Enfer, elle s'écriait :
Oh ! que ce que
je dis est peu de chose en comparaison de ce qui est !...
Misérables mortels, pendant que vous le pouvez encore,
tournez votre force et votre fureur contre le péché qui
veut vous ravir le Ciel et vous plonger pour l'éternité
dans de si effroyables maux.
La beauté de
notre sainte Foi est si belle que j'en meurs d'amour ;
mais parmi ses vérités, il est une vérité terrible
nous démontrant par l'inflexibilité de sa justice, que
Dieu, qui nous aime avec tant d'excès que l'âme reste
muette devant un tel amour, vengera éternellement avec
une implacable rigueur le mépris de sa grâce, de sa
Passion, de son amour : il y a un Enfer
éternel ! pour la punition des
méchants ! C'est une vérité amère, effroyable,
épouvantable, et qui a, pour garant de son
infaillibilité, la parole même de Dieu !

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