LA THEOLOGIE DU ROSAIRE


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Quel est donc le secret du Rosaire ?
Pourquoi est-il tant recommandé par l'Eglise ?
Quelle est son efficacité sur le coeur de Dieu et le nôtre ?

Telles sont les questions que se pose la Théologie au sujet de la vénérable prière mariale du Rosaire ; en scrutant l'un des trésors de la piété catholique, elle reçoit la mission éminente d'en mesurer l'excellence, en vue de le mieux conserver, de le faire pratiquer et, si nécessaire, de désarmer ses détracteurs.

On le sait, la récitation du Rosaire consiste à égrener quinze dizaines d'Ave chacune introduite par un Pater et conclue par un Gloria Patri, tout en contemplant successivement quinze mystères de la vie du Christ et de la Vierge Marie. Par ses prières vocales, le Rosaire s'ordonne directement à la gloire de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, dont les parfaits chefs d'oeuvres sont le Christ et la Vierge-Mère. Les mystères contemplés participent à cette louange et offrant à l'âme un abrégé de notre Foi. Le Sauveur y est sans contexte notre premier objet d'intérêt et d'amour puisqu'Il est tel dans l'âme de Marie. Son enfance, Sa passion et Ses gloires ne sont point manquées. Dans le Rosaire, le Christ se détache nettement, (Le Pape Léon XII). C'est pourquoi l'Eglise regarde le Rosaire comme la première de ses prières officielles après la liturgie, avant le chemin de Croix et les litanies.
Le Rosaire est-il donc digne de Dieu ? Oui, il ravit le coeur de Dieu ; sa Mère en est l'inspiratrice et la Reine.

Attaque contre le Rosaire.

Le Rosaire, devait avoir ses détracteurs. Conjugué à l'ignorance, l'orgueil humain engendre d'inéluctables sottises ! D'aucuns vont dédaigner la simplicité d'une prière réduite à glisser sur des grains de bois. D'autres viendront s'affliger d'un automatisme injurieux à Dieu autant qu'à l'homme. Mais n'en rions pas trop vite, peu ou prou, Dieu nous en préserve, l'une ou l'autre de ces abjections est suceptible de nous habiter aux jours de détresse ou de sécheresse. Ils se trompent cependant du tout au tout ceux qui déclarent que le Rosaire est ennuyeux avec sa perpétuelle répétition de la même formule, et sous prétexte qu'elle convient aux femmes et aux enfants, la rejettent comme n'étant pas faite pour eux. Il faut bien remarquer qu'il en va de la piété comme de l'amour, si celui-ci répète toujours les mêmes mots, ils n'expriment pas pour autant de vieilles choses ; pour lui, il y a chaque fois en eux quelque chose de nouveau. La répétition des mots jadis a pour point de départ une nouvelle explosion d'amour (Père Hugon).

Il reste à ajouter à l'excellence du Rosaire l'harmonie établie entre la prière vocale et la récitation des mystères. Le Père Hugon rappelle que la véritable prière est celle qui embrasse l'homme tout entier. Or le Rosaire a une âme et un corps : le corps, c'est la prière vocale ; l'âme c'est la pensée du mystère, c'est la verttu céleste qui en découle. Saint Thomas d'Acquin nous en donne l'assurance : on peut donner à la prière vocales trois sortes d'attention : aux mots eux-mêmes pour n'y point faire erreur, ensuite au sens des mots, enfin à Dieu, fin de la prière, et à l'objet de la demande. C'est ici la plus nécessaire.
Des saints gigantesques aussi bien que des âmes fort simples l'ont expérimenté avec profit.
Telle est l'invention du Rosaire, secret de Marie.

Prière d'intercession.

Le Rosaire apparaît bien comme une arme de choix dans les combats de l'Eglise. Mais d'où lui vient cette efficacité ? Les prières vocales et les mystères contemplés touchent le coeur de Dieu en émouvant celui de sa Mère. Tressaillant d'allégresse en accueillant nos Ave, la Vierge de l'Annonciation se fait notre avocate. Revivant avec nous les mystères de notre salut, la Corédemptrice s'associe à notre méditation et donne sa pleine mesure de Médiatrice auprès de son Fils, auteur de la grâce. Ainsi, le Rosaire est puissant de la puissance même de Marie. Mais allons plus loin et écoutons le Pape, Léon XII, qui nous offre ici de sûres lumières : Si la prière par sa nature même et en vertu de la promesse du Christ nous introduit auprès de Dieu pour demander son secours, deux conditions surtout, la rendent très efficace ; que l'on presévère assdûment et que plusieurs s'unissent pour la faire en commun. Et de poursuivre : ces deux titres de recommandation se trouvent dans le Rosairei. La persévérance combien Dieu l'attend de nous ! Le chapelt de nos Ave, pauvre, humble et parfois fastidieux dans sa laborieuse répétition, devient le fil d'or par lequel Dieu se laisse tendrement enchaîner. Car, telle est la qualité remarquable de cette prière, si propre à la récitation commune. Le Rosaire, réciter avec ferveur par des choeurs suppliants et unis, devient alors une incomparable prière d'intercession. Pie XII. a déclaré après la guerre : Pour obtenir l'aide maternelle de la Vierge... nous estimons que le saint Rosaire est le moyen le plus efficace et le meilleur d'y parvenir.

Ecole de sainteté.

Marie est la grande pédagogue de notre Rosaire ; le récitant, c'est bien sa voix que nous empruntons, c'est bien son regard que nous adoptons. Par le Rosaire nous voici devenus les imitateurs de la Vierge fidèle. Avec Elle et en Elle, nous revivons les scènes par Elle vécues.
Voici la voie, la vérité et la vie, nous répète Marie en nous présentant son Rosaire. Répondons à notre tour : Ainsi soit-il ...
Et ne soyons pas comme ceux sur qui Pie XI applique cette terrible sanction : qu'ils sont loin du chemin de la vérité ceux qui rejettent cette méthode de prière. Qu'ils sont loin aussi du chemin de la vie, car le Rosaire est trop recommandé par le Ciel et l'Eglise pour ne pas figurer au sein de notre vie.

Saisissons notre chapelet.

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