PRIERES à NOTRE-DAME

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JE METS MA CONFIANCE

JE METS MA CONFIANCE

TRES SAINTE ET HAUTE DAME

TRES SAINTE
ET TRES HAUTE DAME

.Notre Dame du Pilier.                                                               Apparation de la Vierge Marie à Saint Jacques le Majeur en l'an 40.                                                                               Basilique Notre Dame à Saragosse en Espagne.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 


JE METS MA CONFIANCE


 
 

Je mets ma confiance, Vierge en votre secours.

Servez-moi de défense. Prenez soin de mes jours.

Et, quand ma dernière heure viendra fixer mon sort, obtenez que je meure de la plus sainte mort.

Le coeur plein d'espérance Vierge à vous j'ai recours.

Soyez mon assistance en tous lieux et toujours.

Vous êtes notre Mère ; Jésus est votre Fils :

Portez-lui la prière de vos enfants chéris.

Sainte Vierge Marie, doux abri des pécheurs, apaisez, je vous prie mes trop justes frayeurs.

De votre Fils mon juge j'ai transgressé la loi.

Ah ! soyez mon refuge, intercédez pour moi.

Daignez m'être propice au moment de mourir, et calmez la justice que je crains de subir.

O Vierge, mon modèle, le coeur de votre enfant désire être fidèle et par vous triomphant.

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TRES SAINTE ET TRES HAUTE DAME


Pour obtenir de grandes faveurs et avancer dans la vie d'union avec Notre-Seigneur, la VIERGE MARIE nous donne ce conseil : Voici ce que mes enfants doivent demander par mon intercession chaque jour s'il veulent obtenir la miséricorde de mon Fils.

           


TRES SAINTE ET TRES HAUTE DAME,

ma tendre et très douce Mère

Daignez intercéder auprès de sa Majesté pour qu'Il veuille bien m'accorder, par votre très-saint Nom, le repos et le calme d'esprit en mes funestes orages que les vices excitent en moi.

Obtenez-moi la persévérance et la fermeté dans l'amitié de Dieu par le pouvoir que le Très-Haut vous a donné.

Donnez-moi l'amour et les dons du Saint-Esprit;

Accordez-moi la grâce de me bien disposer à recevoir les Sacrements de la Sainte-Eglise, sans porter aucun obstacle à leurs divins effets.

Communiquez-moi la force et la patience dans les tribulations, dans les peines et les difficultés.

Obtenez-moi les vertus et le don de persévérer dans la chasteté.

Obtenez-moi la vertu de fermeté dans l'espérance.

Conservez-moi les fruits de la Rédemption et de la Justification malgré mes abominables péchés et obtenez-moi la vie éternelle.

Protégez-moi contre toutes les puissances de l'Enfer et accordez-moi qu'à la seule invocation de votre très-saint Nom, toutes leurs forces s'évanouissent.

Enfin, accordez-moi cette même vertu que le Très-Haut vous a accordée, d'exalter et de défendre l'honneur et la gloire de Dieu.

Ainsi soit-il.

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VIE DE SAINT JACQUES LE MAJEUR
EN ESPAGNE.

Saint Jacques, frère de saint Jean, passa en Espagne en l’an du Seigneur 35, au mois d’août, que l’on appelait sextile, un an cinq mois après la Passion de Notre Seigneur, et huit mois après le martyre de saint Etienne. Il se rendit à Jaffa, en Sardaigne, et sans s’y arrêter il débarqua au port de Carthagène, en Espagne, où il se mit à prêcher. Conduit par l’Esprit-Saint il prit chemin sur Grenade.

Saint Jacques avait, tout comme saint Jean, la même parenté avec la Vierge Marie.
Il avait pour Elle une intime dévotion et un profond respect. De plus, il avait un cœur si intrépide et si généreux, qu’il s’exposait à toute sorte de peines et de dangers avec un courage invincible. C’est pourquoi il fût
le premier de tous les Apôtres qui sortit de Jérusalem pour aller prêcher la Foi, et qui souffrit le martyre de retour à Jérusalem. Pendant ses voyages et ses prédications il fut véritablement un foudre comme enfant du tonnerre, car il reçut ce prodigieux nom quand il fut appelé à l’Apostolat.

Dans sa prédication en Espagne, il rencontra des difficultés et des persécutions incroyables, que le démon lui suscita par le moyen des Juifs incrédules. La grande Reine du Ciel prit un soin tout particulier de saint Jacques, et par le ministère des Anges, elle le garantit et le délivra de plusieurs grands périls, elle le consola et le fortifia plusieurs fois, soit en lui procurant la visite des Esprits célestes, soit en lui transmettant des avis très importants. Notre Seigneur Jésus-Christ même lui envoya souvent des Anges qui descendaient du ciel pour défendre son grand Apôtre, pour le porter d’un lieu à un autre, et pour le conduire dans ses voyages et dans sa mission.

Pendant qu’il demeura en Espagne, entre les faveurs qu’il reçut de l’Auguste Marie, il y en eut deux fort signalées ; Car cette grande Reine vint en personne le visiter et le défendre dans les périls et dans les tribulations où il était. L’une de ces apparitions, de la bienheureuse Vierge, est celle q’il eut à Saragosse, apparition aussi certaine qu’elle est célèbre dans le monde, et qu’on ne pourrait nier aujourd’hui sans détruire une croyance pieuse confirmée par de si grands miracles, et attestée par d’éclatants témoignages pendant plus de mille six cents ans. Mais avant d’en parler, regardons l’autre apparition(qui fut la première), car bien moins connue et tenue plus secrète (je ne sais pas pourquoi !). Elle eut lieu à Grenade : Les Juifs avaient établi quelques synagogues dans cette ville à l’époque à laquelle ils avaient passé de Palestine en Espagne, où ils demeuraient à cause de la fertilité du pays et de la proximité des ports de la mer méditerranée, qui leur facilitai le commerce avec leurs compatriotes de Jérusalem. Lorsque saint Jacques arriva à Grenade pour y prêcher, ils avaient déjà appris ce qui s’était passé à Jérusalem à l’égard de notre Rédempteur Jésus-Christ. Ils connurent par le moyen du démon, de ne point recevoir sa Doctrine, et qu’ils s’opposassent à la prédication de Jacques parmi les Gentils, leur faisant entendre qu’elle était contraire aux coutumes Judaïques et à Moïse ; et que si les Gentils adoptaient cette nouvelle loi, ils détruiraient entièrement le Judaïsme. Grâce à cet artifice diabolique, les Juifs empêchaient que la Foi de Jésus ne fût embrassée des Gentils, qui savaient que notre adorable Seigneur était Juif ; et voyant que ceux de sa nation et de sa loi le méprisaient comme un imposteur, ils ne se décidaient pas si facilement dans les commencements de l’Eglise, à recevoir sa Doctrine.

Notre Saint Apôtre, à peine eut-il commencé à prêcher que les Juifs l’attaquèrent, le faisant passer pour un vagabond, pour un menteur, pour un auteur de fausses sectes (c’est surprenant, on n’en pense pas moins aujourd’hui ! (ndlr)) et pour un magicien. Saint Jacques avait avec lui douze disciples à l’imitation de son divin Maître. Et comme ils continuaient tous à prêcher, la haine des Juifs et de leurs partisans ne fit que s’accroître, de sorte qu’ils entreprirent de s’en défaire : et en effet ils firent aussitôt mourir un des disciples de saint Jacques qui s’opposait aux Juifs avec un très grand zèle. Mais comme le saint Apôtre et ses disciples, bien loin de craindre la mort, désiraient la subir pour le nom de Jésus-Christ, ils continuèrent avec un nouveau courage la prédication de sa sainte Foi. Ils s’y livrèrent un certain temps pendant lequel un grand nombre d’infidèles de cette ville et de la contrée furent convertis. Les Juifs en eurent une extrême colère, et redoublèrent de fureur contre le saint Apôtre et ses disciples. Ils les prirent tous, et les destinant à la mort, ils les enchaînèrent et les menèrent hors de la ville, dans un endroit où ils leur lièrent les pieds de peur qu’ils ne s’échappent, car ils les regardaient comme des enchanteurs. Tandis qu’on se préparait à les égorger tous, le saint Apôtre ne cessait d’invoquer le secours du Très-Haut et de sa Mère laVierge Marie ; et s’adressant à elle il lui dit : " Auguste Marie, Mère de mon Seigneur et Rédempteur Jésus-Christ, protégez maintenant votre humble serviteur. Priez, Mère très douce et très compatissante, pour moi et pour ces Fidèles qui professent la sainte Foi. Et si c’est la volonté du Très-Haut que nous mourions ici pour la gloire de son saint Nom, suppliez-Le, Vierge Sainte, de recevoir mon âme en sa divine Présence. Souvenez-vous de moi, Mère très clémente, et bénissez-moi au nom de Celui qui vous a choisie entre toutes les créatures. Recevez le sacrifice de la douleur que j’ai d’être privé du bonheur de vous voir à cette heure, si elle doit être la dernière de ma vie. O Marie ! O Marie ! "

Notre Auguste Reine entendit toute sa prière de son Oratoire du Cénacle, d’où elle regardait d’une vision très particulière tout ce qui se passait à l’égard de son bien aimé Apôtre Jacques. A cette vue, elle sentit ses entrailles maternelles s’émouvoir d’une tendre compassion pour ce fidèle serviteur qui l’invoquait dans la tribulation. Sa douleur était d’autant plus vive qu’elle en était plus éloignée ; mais sachant que rien n’était difficile au pouvoir divin, elle se laissa aller au désir d’assister son Apôtre dans son affliction. Et comme elle savait aussi qu’il devait être le premier à donner sa vie et son sang pour son très saint Fils, cette compassion augmenta encore dans le cœur de la plus bénigne des Mères… Mais son adorable Fils, qui était attentif à tous les désirs d’une telle Mère, parce qu’ils étaient saints, justes et pleins de charité, ordonna aux mille Anges qui l’assistaient d’accomplir à l’instant le souhait de leur Reine.

Ils se montrèrent tous à elle sous une forme humaine, et lui dirent ce que le Très-Haut leur ordonnait ; et l’ayant reçue sur un trône formé d’une nuée toute brillante, ils la portèrent aussitôt en Espagne, à l’endroit où saint Jacques et ses disciples se trouvaient enchaînés. Les ennemis qui les avaient pris avaient déjà le coutelas à la main pour les égorger tous. Il n’y eut que le seul Apôtre qui vit la Reine du Ciel dans la nuée d’où elle lui parla, lui disant avec une douceur céleste : " Jacques, mon fils, et le bien aimé de mon Seigneur Jésus-Christ, ayez bon courage, et soyez éternellement béni de Celui qui vous a créé et appelé à sa divine Lumière. Allons, serviteur fidèle du Très-Haut, levez-vous et soyez libre de vos chaînes. " L’Apôtre s’était prosterné devant la bienheureuse Marie le mieux qu’il avait pu, étant si fort lié par tout le corps. Mais à la voix de notre puissante Reine, ses chaînes et celles de ses disciples se brisèrent incontinent, de sorte qu’ils se trouvèrent libres. Quant aux Juifs qui avaient les armes à la main, ils tombèrent tous par terre, où ils restèrent pendant quelques heures sans aucun sentiment. Les démons qui les assistaient et qui les provoquaient furent précipités dans l’abîme ; et ainsi saint Jacques et ses disciples purent librement rendre des actions de grâces au Tout-Puissant pour un si grand bienfait. L’Apôtre témoigna particulièrement sa reconnaissance à la divine Mère avec une humilité et une joie incomparables. Et quoique les disciples du saint ne vissent point l’Auguste Vierge ni les Anges, ils n’en connurent pas moins le miracle par l’événement. D’ailleurs l’Apôtre leur donna les détails convenables pour les affermir dans la Foi, dans l’Espérance et dans la Dévotion envers la Très Pure Marie.

Ce rare bienfait de notre Reine fut encore plus grand ; car non seulement elle préserva saint Jacques de la mort, afin que toute l’Espagne jouit de sa prédication et de sa doctrine ; mais elle prescrivit encore à cent de ses Anges de l’accompagner dans tous ses voyages, de le conduire d’un lieu à un autre, de le défendre partout, aussi bien que ses disciples, des périls qui se présenteraient, et de le mener à Saragosse après avoir parcouru tout le reste de l’Espagne. Les cent Anges exécutèrent tout cela comme leur Reine le leur avait ordonné, et les autres la ramenèrent à Jérusalem.

De là saint Jacques prêcha en Andalousie, puis ensuite à Tolède, et il passa au Portugal et en Galice, et par Astorga ; et après avoir parcouru diverses localités, il arriva dans la province de Rioja, et se rendit par Lograno à Tudèle et à Saragosse ; où il arriva la seconde apparition ! Dans tout ce voyage, saint Jacques laissa de ses disciples pour Évêques dans plusieurs villes d’Espagne, afin qu’ils y établissent la Foi et le culte divin. Les Miracles qu’il fit dans ce royaume furent si nombreux et si prodigieux, que ceux dont on a connaissance ne doivent point paraître incroyables, car il y en a bien plus qu’on ignore. Le fruit de sa prédication fut immense, eu égard au peu de temps qu’il demeura en Espagne, et ç’a été une méprise de dire ou de penser qu’il ait converti fort peu de personnes ; Car il établit la Foi dans tous les endroits où il passa.


Saint Jacques le Majeur.

NOTRE-DAME à SARAGOSSE

Notre Seigneur apparut à Notre-Dame et lui demanda de visiter saint Jacques en Espagne, à Saragosse, où il prêche mon saint Nom. Vous lui ordonnerez de revenir à Jérusalem ; et de faire construire, avant de quitter Saragosse, en votre honneur et sous votre vocable ! Un temple où vous soyez révérée et invoquée, pour le bien de ce royaume, pour ma gloire et mon bon plaisir, pour la gloire et le bon plaisir de notre Bienheureuse Trinité. Notre grande Reine reçut cette mission avec une joie toute nouvelle et Lui répondit : que votre sainte volonté soit accomplie en votre servante et votre Mère

Les Anges formèrent un Trône d’une nuée très lumineuse, et y élevèrent l’auguste Vierge… et ainsi elle fût portée par les Séraphins et accompagnée par les mille Anges de sa garde et d’autres que le Seigneur lui avait laissés, à Saragosse, en corps et en âme…

Le très heureux Apôtre saint Jacques était avec ses disciples hors de la ville, tout contre la muraille qui longe les bords de l’Ebre, où il se tenait un peu écarté de leur compagnie pour faire oraison. Parmi les disciples, les uns dormaient, et les autres priaient à l’exemple de leur Maître.

La procession des Anges se tenait à une certaine distance avec la musique, pour ne pas les surprendre ; de sorte qu’elle put être entendue de loin, et par tous. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et tous furent pénétrés d’une vive consolation intérieure (car ils pensaient justement à leur sort) et transportés d’une admiration qui les jeta hors d’eux-mêmes, leur ôta presque la parole, et leur fit verser d’abondantes larmes de joie. Ils aperçurent en l’air une lumière éclatante qui surpassait celle du soleil… ne remplissant qu’un espace déterminé, comme un grand globe… à cette vue, ils restèrent immobiles jusqu’à ce que leur maître les appela. Par ces merveilleux effets qu’Il leur faisait sentir, le Seigneur voulait les préparer et les rendre attentifs à ce qui leur serait découvert de ce grand mystère. Les saints Anges placèrent le trône de leur Reine sous les yeux de l’Apôtre, qui, absorbé dans la plus sublime oraison, entendait la musique et apercevait la lumière mieux que les disciples. Les Anges portaient une petite colonne de marbre, et d’une autre matière différente ils avaient fait une statue, qui n’était pas fort grande, de la Reine du Ciel ; ils la portaient avec beaucoup de vénération…

La grande Reine de l’univers étant sur ce trône admirable et environnée des chœurs des Anges, qu’elle surpassait et en lumière et en beauté, se manifesta à saint Jacques, qui se prosterna aussitôt devant la Mère de son Créateur et Rédempteur ; Il vit aussi la statue et la colonne ou le pilier entre les mains de quelques Anges. La charitable Reine lui donna la bénédiction au nom de son très-saint Fils, et lui dit : " Jacques, serviteur du Très-Haut, soyez béni de sa droite, et rempli de la joie de sa divine face. " Tous les Anges répondirent : Ainsi soit-il. Notre Dame poursuivant son discours ajouta : " Mon fils Jacques, le Tout-Puissant a choisi ce lieu, afin que vous Lui consacriez en y construisant un temple que vous Lui dédierez, et où Il veut que sous le titre de mon Nom, le Sien soit exalté, que les trésors de sa divine droite et de ses anciennes miséricordes soient abondamment communiquées à tous les Fidèles ; et qu’ils les reçoivent par mon intercession, s’ils les demandent avec une vive foi et avec une véritable dévotion. Je leur promets, au nom du Très-Haut, de grandes faveurs, de douces bénédictions, et ma puissante protection ; car ce temple sera ma maison et mon propre héritage. Et en garantie de cette vérité et de cette promesse, ma propre image y sera placée sur cette colonne ; et elle demeurera aussi bien que la sainte Foi jusqu’à la fin du monde dans le temple que vous construirez. Vous commencerez au plus tôt cette maison du Seigneur ; Et après que vous Lui aurez rendu ce service, vous partirez pour Jérusalem, où mon très-saint Fils veut que vous Lui offriez le sacrifice de votre vie dans le même lieu où Il a donné la sienne pour la Rédemption du genre humain ".

Quand notre grande Reine eut achevé ces paroles, elle ordonna aux Anges de mettre la sainte statue sur la colonne et de la placer à l’endroit même elle se trouve aujourd’hui, ce qu’ils exécutèrent dans un instant. Aussitôt que la colonne fut érigée, et que l’image sacrée y fut posée, les mêmes Anges et le saint Apôtre reconnurent ce lieu pour la maison de Dieu, la porte du Ciel, et une terre sainte et consacrée en un temple pour la gloire du Très-Haut, et pour l’invocation de sa bienheureuse Mère. En foi de quoi ils y offrirent leurs adorations à la Divinité. Saint Jacques se prosterna, et les Anges par de nouveaux cantiques célébrèrent les premiers avec le même Apôtre la nouvelle dédicace du premier temple qui eût été construit dans le monde sous le vocable de la grande Reine du Ciel et de la Terre après la Rédemption du genre humain.

Telle fut l’heureuse origine du sanctuaire de Notre-Dame du Pilier de Saragosse, que l’on appelle avec raison Chambre Angélique, propre maison de Dieu et de sa très pure Mère, digne de la vénération de tout l’univers, et caution assurée des faveurs du Ciel, si nos péchés ne nous en rendent indignes… saint Jacques vit ici par les yeux corporels la véritable échelle du Ciel… et sur l’appui de cette véritable colonne sacrée, furent établis le Temple de la Foi et le culte du Très-Haut jusqu’à la fin du monde ; et les Anges montent et descendent le long de cette échelle du Ciel avec les prières des Fidèles et avec les faveurs incomparables que distribue notre grande Reine à ceux qui l’invoquent et l’honorent dans ce lieu avec une sincère dévotion.

Notre Apôtre rendit de très humbles actions de grâces à la bienheureuse Marie, et la pria de protéger d’une manière spéciale ce royaume d’Espagne, et surtout ce lieu consacré à sa dévotion et à son nom. La divine Mère lui promit de le faire, et lui ayant donné de nouveau sa bénédiction, les Anges la ramenèrent à Jérusalem dans le même ordre qu’ils l’avaient portée à Saragosse. A sa prière, le Très-Haut ordonna qu’un Ange demeurât dans ce sanctuaire pour le défendre, et depuis ce jour-là il remplit ce ministère, et le remplira tant qu’y subsisteront l’image sacrée et la colonne. De là le prodige que tous les Fidèles reconnaissent : c’est que ce sanctuaire s’est maintenu inébranlable, intact depuis plus de mille six cents ans… Mais l’adoration des Catholiques serait encore plus grande s’ils connaissaient en détail les moyens et les sacrifices que les enfers conjurés ont inventés à diverses époques pour détruire ce sanctuaire par la main de tous ces infidèles et de toutes ces nations. Il suffit de dire pour mieux comprendre encore que, Lucifer s’est servi très souvent de tous ces ennemis de Dieu pour essayer de renverser ce sanctuaire, et que le saint Ange qui le garde a toujours déjoué tous leurs efforts.

Deux choses ont été découvertes à Marie d’Agreda :

  • L’une est que les promesses dont elle vient de parler, tant de notre Sauveur Jésus-Christ que de sa très sainte Mère, de garder ce temple, quoiqu’elles semblent être absolues, renferment néanmoins une condition implicite, comme beaucoup d’autres promesses de l’Ecriture Sainte qui s’appliquent à des bienfaits particuliers de la divine Grâce. Cette condition est que nous agissions de notre côté de manière à ne point obliger le Seigneur de nous priver de la faveur et de la miséricorde qu’Il nous promet. Et comme Dieu réserve dans le secret de sa Justice le poids des péchés qui peuvent l’y obliger, Il se dispense de stipuler expressément cette condition. D’ailleurs, nous sommes assez avertis par sa sainte Église que Ses promesses et Ses faveurs ne nous sont point faites pour que nous nous en servions contre le Seigneur Lui-même, et que nous l’offensions en comptant sur sa libérale miséricorde, puisque rien n’est si capable de nous en rendre indignes que cette ingratitude.

  • La seconde, qui n’est pas moins digne de considération, est que, comme Lucifer et ses démons connaissent ces vérités et ces promesses du Seigneur, ils ont tâché et tâchent toujours par leur malice infernale d’introduire de plus grands vices parmi les habitants de cette illustre ville, et surtout des vices qui peuvent le plus offenser la pureté de la Bienheureuse Vierge. Ainsi, il emploie plus de ruses dans cette ville privilégiée que dans les autres. Dans cette conduite, l’antique serpent tend à un double but également exécrable. D’une part, il veut porter les Fidèles qui habitent cette ville à offenser Dieu, et à Le forcer par leurs offenses de ne leur plus conserver ce sanctuaire, et par-là Lucifer obtiendrait ce qu’il n’a pas obtenu par tant d’autres moyens dont il s’est servi. D’autre part, il veut, s’il échoue dans cette première tentative, faire en sorte au moins d’empêcher les âmes de vénérer ce saint Temple, et de recevoir les grands bienfaits que la très-pure Marie a promis d’y accorder à ceux qui les demanderaient dignement. Lucifer et ses démons savent très bien que les habitants de Saragosse ont envers leur Reine du Ciel des obligations plus étroites que beaucoup d’autres villes et provinces de la Chrétienté , parce qu’ils ont dans l’enceinte de leurs murs la source des faveurs que les autres y vont chercher, et que si nonobstant la possession d’un si grand trésor ils deviennent plus vicieux, et méprisent un témoignage de clémence et de bonté qu’ils ne sauraient avoir mérité, cette ingratitude envers Dieu et envers sa très-sainte Mère leur attirera une plus grande indignation et un plus rigoureux châtiment de la justice divine.

Marie d’Agreda, avoue à tous ceux qui liront cette histoire qu’elle est heureuse de l’écrire à deux journées seulement de Saragosse, et qu’elle regarde ce sanctuaire avec une tendre dévotion, à cause de ce que tout le monde comprendra qu’elle doit à la grande Reine de l’univers. Elle voudrait nous rappeler de vive voix la dévotion profonde et cordiale que nous devons avoir envers l’auguste Marie, et les faveurs que nous pouvons, soit obtenir par cette dévotion, soit démériter par notre négligence et notre inattention…

Après cette apparition de la bienheureuse Vierge, saint Jacques appela ses disciples qui, sans avoir vu ni entendu autre chose que la lumière et la musique céleste, en étaient encore tout émerveillés. Leur charitable maître les informa de ce qu’il convenait qu’ils sussent, afin qu’ils l’aidassent à bâtir le monument sacré auquel il se mit à travailler activement. Et avant de quitter Saragosse, il acheva la petite chapelle où se trouvent la sainte Image et la colonne. Dans la suite des temps les Catholiques ont construits le magnifique temple et les édifices accessoires qui entourent ce sanctuaire si célèbre…

Cette apparition miraculeuse de la bienheureuse Marie dans Saragosse eut lieu au commencement de l’an quarante de la naissance de son Fils, notre Sauveur, dans la nuit qui suivit le 2 janvier. Saint Jacques, après sa construction, s’en retourna à Jérusalem où il mourut Martyr le 25 mars de l’an 41. Lorsque la Vierge Marie lui apparut à Saragosse, Elle avait cinquante quatre ans. De sorte que le Temple lui fut dédié plusieurs années avant sa glorieuse mort, soit 70 ans.

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