HISTOIRE
DU ROSAIRE
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La
piété des Fidèles aime à honorer la Vierge
- rose mystique -
par l'offrande de roses.
La coutume remonte sans doute au douzième
siècle : le vassal offrait des roses à son
suzerain, en gage de soumission et de fidélité.
Les Fidèles, tout naturellement, se plurent à
voir dans le Rosaire, tressé d'Ave,
une couronne de roses offertes à Dame Marie.
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LES
PREMIERES
POUSSES
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Tel que nous le
connaissons, le Rosaire ne fut pas le fruit d'une
éclosion spontanée.
L'Esprit-Saint le fit s'épanouir au long des
siècles.
Dès le milieu du
troisième siècle, les solitaires du désert
avaient coutume d'invoquer Marie tout au long du
jour : Très sainte Mère de
Dieu, ma souveraine, ayez de moi, pécheur ! Plus
tard, en Orient -sixième siècle- la liturgie
invitera les fidèles à saluer la Theotokos
-Mère de Dieu- par des litanies d'invocations : Salut,
sommet inaccessible à la pensée humaine ; Salut
épouse vierge... tout en
méditant les mystères de sa vie : Annociation,
Visitation...
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Aux dizième et onzième
siècle, les religieux qui n'entendaient pas le
latin avaient coutume de réciter 150 Pater
à la place des 150 Psaumes de
l'Office liturgique. Ce psautier laïque composé
de trois Patenotres,
c'est-à-dire de trois chapelets de cinquante
grains, vit peu-à-peu l'Ave
se substituer aux Pater
tout en gardant le nom de patenotre
concuremment avec celui de
Psautier de
la Bienheureuse Vierge Marie.
Nombre d'histoires mariales rapportent l'usage
alors courant d'honorer la Vierge par la
récitation de 50 ou de 150 Ave. Une règle pour
anachorètes prescrivait de réciter 50 Ave par
dizaines. Il est probable que l'on conserva la
coutume de mêler aux Ave
le Pater pour
marquer, par exemple, le début de chaque
dizaine.
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LES
PENTENOTRES
DE
MARIE
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DES
FRUITS
APOSTOLIQUES.
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La fidélité de ses
enfants à honorer la Vierge, secours des
chrétiens, fut récompensée quand au douzième
siècle, Notre-Dame du Rosaire prit Elle-même la
défense de son royaume contre l'hérésie
albigeoise. Cette secte, on le sait, niait
l'Incarnation et donc la Maternité divine de la
Vierge. Elle attaquait aussi l'institution
ecclésiale, les sacrements et la société
politique. Les souverains temporels, inquiets,
demandèrent l'aide de l'Eglise. Le Pape,
inspiré, donna à Dominique de Guzman -fondateur
de l'Ordre des précheurs- mission
d'évangéliser les provinces qui souffraient de
ces maux.
Le
saint Patriarche, inspiré par la reine des
Apôtres, prêcha le Rosaire. De prière
méditative, école d'oraison, le Rosaire
devenait moyen d'apostolat.. Le succès du
missionnaire dépassa toute espérance : en moins
de trente ans, l'erreur est terrassée, l'ordre
de la cité recouvré, et les coeurs libérés
sont rendus à la vérité.
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Le saint Patriarche fonda
aussi une fraternité chevaleresque pacifique
mais ferme contre l'erreur : les Gais
chevaliers. La
revenue, les confréries du
Rosaire lui succédèrent. On les appelait encore
de la bonne mort
en vertu d'une croyance selon laquelle tous ceux
qui ont salué Notre-Dame seront salués et
accueillis par Elle, dès leur mort, à la porte
du Paradis.
Voilà
pourquoi c'est à cette époque que l'on ajouta
à l'Ave Maria
de l'Archange Gabriel, les paroles : sancta
Maria Mater Dei, ora pro nobis peccattoribus nunc
et in hora mortis nostrae, amen. sainte
Marie Mère de Dieu, priez pour nous pauvres
pécheurs maintenant et à l'heure de notre mort,
ainsi soit-il.
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LES
CONFRERIES
DU
ROSAIRE.
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DES
TEMPS
DIFFICILES.
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Ces confréries,
grâce auxquelles le Rosaire prit une place
officielle dans la vie sociale, allaient
connaître des temps difficiles : la peste noire
-1348- dévaste l'Europe ; la guerre de Cent-Ans,
le Grand Schisme sèment troubles et discordes
dans la chrétienté. La prédication officielle
du Rosaire tombe peu-à-peu en désuétude et sa
dévotion se réfugie dans la piété privée.
Celle-ci se fait plus douloureuse : elle aime à
méditer et à s'unir à la Compassion de
Notre-Dame. Le dominicain saint Vincent Ferrier
1350-1419 fait contempler les Douleurs à
tableaux en récitant l'Ave
Maria. De cette dévotion
naîtront les mystères douloureux de notre
Rosaire.
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Au siècle
suivant, le bienheureux Alain de la Roche
entreprit une véritable croisade spirituelle en
faveur du Rosaire et lui donna la forme que nous
lui connaissons. Il fonde à Douai en 1740 la
confrérie du psautier de la bienheureuse Vierge.
Rayonnant des les Flandres,
la Picardie, l'Ile de France, la Bretagne et dans
le pays rhénan, il crée des confréries à
Cologne et à Lille et enrôle ainsi plus de cent
mille personnes. Le Pape Sixte IV consacre par
une bulle l'oeuvre du dominicain : le Rosaire,
qui n'était jadis qu'une dévotion de laïcs
illetrés devient officiellement prière
d'Eglise.
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LA CROISADE
DU
BIENHEUREUX
ALAIN
DE LA ROCHE.
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LE ROSAIRE,
SECOURS
DE LA CHRETIENTE :
VICTOIRE
DE LEPANTE.
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Hélas de noirs nuages
s'amoncelaient sur la Chrétienté. Né du
naturalisme ambiant qui caractérise la
Renaissance, le protestantisme déchire la
société en même temps que l'Eglise ; les
guerres de religion désolent la Chrétienté.
Tandis que les Turcs se font menancants, les
chrétiens sont divisés par les guerres entre
Charles Quint, Henri VIII et Francois Ier. C'est
alors que le 7 octobre 1571, tandis que ses
confréries la saluaient par d'incessants Ave,
Notre-Dame du Rosaire obtenait par sa toute
puissante médiation la victoire complète, sur
la flotte turque, des galères catholiques
menées par Don Juan d'Autriche.
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Au laïcisme de
la Renaissance et au laxisme des protestants,
s'oppose la rigueur du Jansénisme. Mais
finalement cette nouvelle hérésie produira les
mêmes fruits empoisonnés : tiédeur et abandon
du culte, spécialement envers la sainte Vierge.
Des ilôts -soutenus en partie par la dévotion
du saint Rosaire- résistent encore à tant
d'ennemis, quand saint Louis-Marie Grignion de
Monfort, armé du psautier
de Notre-Dame parcourt les
routes de Bretagne, du Poitou et de la vendée,
prêchant tant l'Amour et la Miséricorde de Dieu
que la tragédie du péché. Il laissera ces
provinces profondémment rechristianisées,
foyers d'innombrables martyrs de la Révolution.
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SAINT
LOUIS-MARIE
GRIGNION DE MONTFORT 1673-1716.
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LE
SIECLE
DE
LOURDES.
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La tourmente
révolutionnaire apaisée, en 1828, Pauline
Jaricot fonde à Lyon l'Association
du Rosaire vivant pour
l'évangélisation, comptant un milion
d'adhérents en France. Bientôt en 1858 à
Lourdes, la Vierge Immaculée se montre à
Bernadette avec un chapelet dont les grains
glissent l'un après l'autre entre ses doigts. En
réponse à un si maternel exemple, le Pape Léon
XIII n'allait pas consacrer moins de douze
encycliques, à l'apologie du Rosaire.
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Enfin, le 13 octobre 1917,
à Fatima, Notre-Dame révèle son nom à trois
jeunes enfants : Je suis
Notre-Dame du Rosaire. Elle
poursuit : que l'on continue
toujours à dire le chapelet tous les jours... Elle
promet : à tous ceux qui,
durant cinq mois, le premier samedi, se
confesseront, recevront la Communion, réciteront
un chapelet et me tiendront compagnie, pendant
quinze minutes, en méditant les quinze mystères
du Rosaire, en esprit de réparation, Je promets
de les assister à l'heure de la mort, avec
toutes les grâces nécessaires pour le salut de
leur âme.
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JE SUIS
NOTRE-DAME
DU
ROSAIRE.
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LE
ROSAIRE,
UNE
TRADITION
VIVE.
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Chaine d'or qui nous relie
directement aux temps apostoliques, par le lien
parfait et infaillible qu'est la Vierge
Elle-même, le Rosaire mêle son histoire avec
celle de l'Eglise. Il naît au Coeur de la Vierge
au jour de l'Annonciation ; le premier confrère
du Rosaire, est l'Archange Gabriel, bientôt
imité par les Apôtres, méditant l'Evangile
autour de Notre-Dame au Cénacle.
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