DEVOTION A LA VIERGE MARIE


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NECESSITE DE LA DEVOTION

FIN DERNIERE DE NOS DEVOTIONS

COMMENCEMENT
DES OUVRAGES DE DIEU


UN MEDIATEUR AUPRES DU MEDIATEUR MÊME

Dévotion à la sainte Vierge Marie.
DEVOTION
A LA SAINTE VIERGE MARIE

A JESUS PAR MARIE


SE VIDER DE CE QU'IL Y A DE MAUVAIS EN NOUS


PRATIQUE
PARFAITE DE LA DEVOTION

EFFETS MERVEILLEUX
DE LA DEVOTION A MARIE
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
                       
   
   

DEVOTION A LA SAINTE-VIERGE MARIE.

Dévotion à la sainte Vierge Marie.

Jésus-Christ est né au monde et règne dans le monde par la Sainte Vierge Marie. Elle porte pour nom : Alma Mater, Mère cachée et secrète. D’une humilité profonde, Elle n’a eu de désir que d’être connue de Dieu seul. Dieu l’a exaucée, puisqu’Elle nous reste cacher dans sa conception, dès sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption et cela à l’égard de toute créature humaine. Ses parents mêmes ne la connaissaient pas et les Anges entre-eux disaient d’Elle  qui est celle-là ?

Marie durant sa vie n’a point fait de miracles, du moins éclatants, quoique Dieu lui est donné la Puissance. Son Fils consentit qu’elle ne parla presque point, bien qu’elle ait Sa sagesse. Les Apôtres et les Evangélistes n’en ont que très peu parlé, sauf ce qu’il en faut pour la connaissance de son Fils.

Excellence du Très Haut, Marie est la Mère admirable du Fils, qu’Il a pris plaisir à humilier et cacher l’appelant femme, quoique dans son cœur Il l’aimât et l’estimât plus que tous les Anges et les hommes. Marie est l’Epouse fidèle du Saint-Esprit, où il n’y a que lui qui entre. Elle est le Sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers, où aucune créature, quelque pure qu’elle soit, ne peut y entrer sans un grand privilège.

Marie est le paradis terrestre du nouvel Adam, où Il s’est incarné par l’opération du Saint-Esprit. Que de choses grandes et cachées ce Dieu Puissant a faites en cette créature admirable, qui d’elle-même est obligée de dire, malgré son humilité profonde : Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses, que le monde ne connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

La hauteur de ses mérites, qu’elle a élevés jusqu’au trône de la Divinité, ne peut s’apercevoir ; la largeur de sa charité, qu’elle a plus étendue que la terre, ne peut se mesurer ; la grandeur de sa puissance, qu’elle a jusque sur un Dieu même, ne peut se comprendre ; et, enfin, la profondeur de son humilité et de toutes ses vertus et grâces, qui sont un abîme ne peut se sonder.

Les neufs cœurs des Anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu’aux diables, sont obligés de l’appeler Bienheureuse, bon gré mal gré, par la force de la vérité. Tous les Anges lui crient incessamment : Sancta, sancta Maria, Dei Genetrix et Virgo, Sainte, sainte Marie, mère de Dieu et Vierge, et lui offrent à chaque instant la Salutation Ave Maria, etc.

La terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens, où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs pays, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales sont consacrées à Dieu sous son nom. Point d’église sans Autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n’y ait quelqu’une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris et toutes sortes de biens obtenus. Tant de religieux et religieuses qui ne publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes. Il n’y a pas de petit enfant qui, en bégayant l’Ave Maria, ne la loue ; il n’y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n’aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n’y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

Marie mérite encore plus de louanges, de respect, d’amour et de service.

Ni l’œil n’a vu, ni l’oreille n’a entendu, ni le cœur de l’homme n’a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit saint Bruno d’Asti, comprenez le Fils. C’est une digne Mère de Dieu. Marie a été inconnue jusqu’ici, et c’est une des raisons pourquoi Jésus-Christ n’est point connu comme il doit l’être.

 

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DIEU A VOULU COMMENCER ET ACHEVER SES PLUS GRANDS OUVRAGES
PAR LA TRES-SAINTE VIERGE MARIE.

 

Marie n’est qu’une pure créature sortie des mains du Très-Haut, et par elle Dieu a voulu commencer et achever ses plus grands ouvrages, depuis qu’Il l’a formée et, bien qu’Il ait pu tout faire sans elle, Il ne changera pas sa conduite et ses sentiments dans les siècles des siècles.

Dieu le Père n’a donné son Fils unique au monde que par Marie, et ce n’est que par la force de ses prières et la hauteur de ses vertus que nous avons obtenu ce trésor, et non point par les demandes qu’aient faites les Patriarches et les Saints de l’ancienne loi. Ainsi le Fils de Dieu s’est fait homme pour notre salut en Marie et par Marie. Il a été formé en Marie par le Saint-Esprit mais seulement après lui avoir demandé son consentement par un des premiers ministres de sa cour.

Ce Dieu fait homme a trouvé sa liberté à se voir emprisonné dans son sein ; Il a fait éclater sa force à se laisser porter par cette petite fille. Il a trouvé sa gloire et celle de son Père à ne révéler ses splendeurs qu’à Marie et les a cacher à toutes les créatures. Il s’est plu à dépendre de Marie dans sa conception, en sa naissance, en sa présentation au temple, en sa vie cachée de trente ans, jusqu’à sa mort, où elle devait assister, pour ne faire avec elle qu’un même Sacrifice. C’est elle qui l’a allaité, nourri, entretenu, élevé et sacrifié pour nous. Jésus-Christ a donné à son Père plus de gloire par sa soumission à Marie en trente années, qu’Il n’en a eût donné en convertissant toute la terre par ses grandes merveilles. Ainsi, nous-mêmes nous devons glorifié Dieu par et en Marie à l’exemple de Jésus-Christ, notre unique modèle.

Notre Seigneur Jésus-Christ a sanctifié saint Jean (le Baptiste) dans le sein de sa mère Elisabeth, par la parole de Marie ; aussitôt qu’elle eut parlé, Jean fut sanctifié et c’est son premier et plus grand miracle de grâce. Jésus-Christ changea l’eau en vin aux noces de Cana, à son humble prière, et c’est son premier miracle de nature. Il a commencé et continué ses miracles par Marie, et les continuera jusqu’à la fin des siècles par Marie. Ainsi, plus Dieu trouve Marie dans une âme et plus Il devient opérant et puissant pour produire Jésus-Christ en cette âme et cette âme en Jésus-Christ.

Dieu le Père a fait un assemblage de toutes ses grâces, qu’Il a appelé Marie. Dieu le Fils a communiqué à sa mère tout ce qu’Il a acquis par sa vie et sa mort, ses mérites infinis, et Il l’a faite la trésorière de tout ce que son Père lui a donné en héritage ; c’est par elle que passe tous ses dons, ses mérites, ses vertus et distribue ses grâces. Dieu le Saint-Esprit a communiqué à Marie ses dons ineffables, Il l’a choisie pour la dispensatrice de tout ce qu’il possède ; en sorte qu’elle distribue à qui elle veut, autant qu’elle veut, comme elle veut et quand elle veut, tous ses dons et ses grâces ; si bien qu’il ne se donne aucun don céleste aux hommes qu’il ne passe par ses mains virginales. Car telle est la volonté de Dieu, qui a voulu que nous ayons tout par Marie, car ainsi sera enrichie, élevée et honorée du Très-Haut celle qui s’est appauvrie, humiliée, cachée jusqu’au fond du néant, pendant toute sa vie.

A n’en point douté Notre-Seigneur est encore dans le Ciel aussi Fils de Marie qu’Il l’était sur la terre, et que, par conséquent, toujours en sa volonté, Il a conservé la soumission et l’obéissance du plus parfait des enfants à l’égard de la Meilleure de toutes les mères. Mais il ne faut pas oublier que malgré cette volonté d’abaissement Notre-Seigneur est infiniment pus parfait et plus grand que sa Sainte Mère ; et que, Marie, infiniment au-dessous de son Fils, ne lui commande pas comme une mère d’ici-bas, mais ne demande, ni ne veut ni ne fait rien qui soit contraire à la volonté de Dieu. L’autorité que Dieu a bien voulu lui donné est si grande, qu’il semble qu’elle a la même puissance que Dieu. Les Prières et Demandes de Marie sont si puissantes auprès de Dieu, qu’elles passent toujours pour des commandements auprès de sa Majesté, qui ne lui résiste jamais, parce qu’elle est toujours humble et conforme à sa volonté.

Marie, dans les cieux, commande sur les Anges et les Bienheureux. Le Ciel, la terre et les enfers plient bon gré mal gré, aux commandements de Marie, car Dieu l’a faite Souveraine du ciel et de la terre, Générale des ses armées, Trésorière de ses trésors, Dispensatrice de ses grâces, Ouvrière de ses grandes merveilles, Médiatrice des hommes, Exterminatrice de ses ennemis et Fidèle compagne de ses grandeurs et de ses triomphes.

Comme dans la génération naturelle il y a un père et une mère, de même dans la génération surnaturelle et spirituelle il y a un père qui est Dieu et une mère qui est Marie. Tous les enfants de Dieu et prédestinés ont Dieu pour père et Marie pour mère, et qui n’a pas Marie pour mère n’a pas Dieu pour père. Ceux qui la regardent avec indifférence ou la haïssent n’ont point Dieu pour Père. Notre-Seigneur a dit : " Je conduirai les bons comme les méchants, les premiers par la verge d’or et les autres par la verge de fer, je serai le père et l’avocat des uns, le juste vengeur des autres, et juge de tous ; mais pour vous, ma chère Mère, vous n’aurez pour votre héritage et possession que les prédestinés, et comme leur bonne Mère vous les enfanterez, nourrirez, élèverez ; et, comme Souveraine, vous les conduirez, gouvernerez et défendrez. "

Saint Augustin dit que tous les prédestinés, pour être conformes à l’image du Fils de Dieu, sont en ce monde cachés dans le sein de la très Sainte Vierge, où ils sont gardés, nourris, entretenus et agrandis par cette bonne Mère, jusqu’à ce qu’elle ne les enfante à la gloire, après la mort, qui est proprement le jour de leur naissance

Dieu le Saint-Esprit veut se former en elle et par elle des élus. Quand Marie a jeté ses racines dans une âme, elle y produit des merveilles de grâce. N’a-t-elle pas produit, avec le Saint-Esprit, la plus grande chose qui ait été et sera jamais, un Dieu-Homme ? Il suffit de la trouver dans une âme pour que le Saint-Esprit y vole et y entre pleinement ; Il s’y communique abondamment. Et pour preuve que le Saint-Esprit ne fait pas maintenant des merveilles éclatantes dans les âmes, c’est qu’Il n’y trouve pas une assez grande communion avec sa fidèle et indissoluble Epouse.

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NECESSITE DE LA DEVOTION A MARIE.

 

Il nous faut avoir de l’estime et de l’amour, pour la Sainte Vierge Marie, et c’est une marque infaillible de prédestination de lui être entièrement et véritablement dévoué et dévot. Tout le prouve, les figures et paroles de l’Ancien et du Nouveau Testament, les sentiments et les exemples des Saints, Les passages des saints Pères et des Docteurs, le diable même et ses suppôts, pressés par la force de vérité et qui ont été obligés de l’avouer malgré eux. Etre dévot à Marie c’est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu’Il veut sauver, nous dit saint Jean Damascène. Ainsi cette image de saint François, lorsqu’il vit, dans une extase, une très grande échelle qui allait jusqu’au ciel, au bout de laquelle était la Sainte Vierge et par laquelle il lui fût montré qu’il fallait monter pour arriver au Ciel.

La dévotion à la Sainte Vierge est nécessaire à tous les hommes pour faire leur salut, elle l’est encore plus à ceux qui sont appelés à une perfection particulière, et il n’est personne qui ne puisse acquérir une union intime avec Notre-Seigneur et une parfaite fidélité avec le Saint-Esprit, sans une très grande union avec La Sainte Vierge Marie et une grande dépendance de son secours. Car elle était pleine de grâce quand elle fut saluée par l’Archange Gabriel, et remplit de grâce par le Saint-Esprit quand Il la couvrit de son ombre ineffable. Marie est partout l’arbre véritable qui porte le fruit de vie ; et la vraie Mère qui le produit. C’est Marie seule qui donne l’entrée dans le paradis terrestre aux misérables enfants d’Eve l’infidèle, pour s’y promener avec Dieu, pour s’y cacher sûrement contre ses ennemis et pour s’y nourrir délicieusement, et ne plus craindre la mort.

Marie est le moyen sûr et la voie droite et immaculée pour aller à Jésus-Christ et le trouver parfaitement. Celui qui trouvera Marie trouvera la vie, c’est-à-dire Jésus-Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie. Mais on ne peut trouver Marie qu’on ne la cherche ; on ne peut la chercher qu’on ne la connaisse ; car on ne cherche ni on ne désire un objet inconnu. Il faut donc que Marie soit plus connue que jamais, à la plus grande connaissance et gloire de la Très Sainte-Trinité, pour ramener et recevoir les pauvres pécheurs et dévoyés qui se convertiront et reviendront à l’Eglise catholique, et enfin elle doit éclater en grâce pour animer et soutenir les fidèles serviteurs de Jésus-Christ qui combattront pour ses intérêts.

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FIN DERNIERE DE NOS DEVOTIONS.

 

Jésus-Christ doit être la fin dernière de toutes nos dévotions, sinon elles seraient fausses et trompeuses. Car, Lui seul est notre unique Seigneur, auquel nous devons être unis, et nous conformer. Tout édifice qui n’est pas posé sur cette pierre ferme, tombera infailliblement tôt ou tard. Tout fidèle qui n’est pas uni à Lui, tombera et sera jeté au feu. Si nous sommes en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en nous, nous n’avons point de damnation à craindre. Par Lui, avec Lui et en Lui, nous pouvons toutes choses.

Ainsi, notre dévotion à Marie nous est nécessaire que pour établir parfaitement la dévotion en Jésus-Christ. Si au contraire, elle devait nous éloigner de Jésus-Christ, il faudrait la rejeter comme une illusion du diable. Notre-Seigneur Jésus-Christ est toujours avec Marie, et Marie toujours avec Notre-Seigneur et ne peut être sans Lui, autrement elle cesserait d’être ce qu’elle est. Notre-Seigneur vit et règne en elle. Si l’on connaissait la gloire et l’amour que reçoit Notre-Seigneur de cette admirable créature, on aurait de Notre-Seigneur et de Marie bien d’autres sentiments que l’on n’a pas. Elle glorifie plus parfaitement Notre-Seigneur que toutes les créatures ensemble.

N’est-ce pas une chose étonnante et pitoyable de voir l’ignorance de tous les hommes d’ici-bas à l’égard de la sainte Mère de Dieu ? Non pas des hérétiques, des idolâtres, des schismatiques, des séparés de l’Eglise, mais des chrétiens catholiques et des ministres de Jésus-Christ, qui ne parlent que rarement de la Très Sainte Vierge Marie et de la dévotion qu’on lui doit avoir parce qu’ils craignent, disent-ils, qu’on en abuse, qu’on ne fasse à Jésus-Christ quelque injure en honorant trop la sainte Vierge, surtout en notre temps ou on ne doit pas froisser les protestants ou autres confessions sous couvert d’œcuménisme , parce qu’eux-mêmes n’ont pas cette dévotion pour Marie, regardant le Rosaire, le Scapulaire, le Chapelet, comme des dévotions de femmelettes, propres aux ignorants, sans lesquelles on ne peut se sauver. Ces gens ont-ils l’esprit de Jésus-Christ ? Est-ce plaire à Jésus-Christ que de ne pas faire tous ses efforts pour plaire à sa Mère, de peur de Lui déplaire ? La dévotion à Marie empêche-t-elle la vraie dévotion à Jésus-Christ ? Marie fait-elle bande à part, est-elle une étrangère, sans liaison avec Notre-Seigneur ? Est-ce se séparer ou s’éloigner de l’amour du Christ que de se donner à elle et de l’aimer ? Gardez-nous Seigneur de leurs pratiques et de leurs sentiments et donnez-nous quelque part aux sentiments de reconnaissance, d’estime, de respect et d’amour que vous avez à l’égard de votre sainte Mère, afin que nous l’aimions et glorifions ; et Faites-nous la grâce de la louer dignement malgré tous ses ennemis, qui sont les vôtres, nous préservant de ne jamais l’offenser.

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A JESUS-CHRIST PAR MARIE.

 

Nous ne sommes point à nous, mais tout entiers à Jésus-Christ, comme ses membres et ses esclaves qu’Il a achetés infiniment cher, par le prix de son sang. Et c’est le Baptême qui nous a rendus ses véritables esclaves (d’amour), qui ne doivent vivre, travailler et mourir que pour Le glorifier en notre corps et Le faire régner en notre âme. Sans le Baptême nous serions les esclaves de Diable.

Tout homme dès sa naissance devient l’esclave de Dieu de par nature sans le vouloir ni le désirer ; Les démons et les damnés le sont aussi par contrainte ; enfin les Justes et les Saints le deviennent par volonté amoureuse et sont les plus parfaits et les plus glorieux à Dieu, qui regarde les cœurs, parce que par cet esclavage, on fait le choix de Dieu et de son service, quand même la nature n’y obligerait pas.

Le serviteur ne donne pas tout ce qu’il est, tout ce qu’il possède et tout ce qu’il peut acquérir à son maître ; mais l’esclave se donne tout entier, tout ce qu’il possède et tout ce qu’il peut acquérir à son maître, sans aucune exception. Le serviteur exige des gages de ses services et travaux, de plus, il peut quitter son maître dès que le temps de son service sera expiré ou quand il le voudra. Alors que l’esclave ne peut rien exiger ni n’a le droit de quitter son maître. Le serviteur sert son maître pour un temps, l’esclave pour toujours.

Nous devons donc servir Jésus-Christ, non seulement comme des serviteurs, mais comme des esclaves amoureux, qui se donnent et se livrent à le servir en qualité d’esclaves, pour l’honneur seul de Lui appartenir. Avant le Baptême nous étions les esclaves du Diable ; par le Baptême nous sommes devenus esclaves de Jésus-Christ. Le chrétien ne peut servir deux maîtres.

Notre-Seigneur Jésus-Christ a choisi pour compagne indissoluble, de sa vie, de sa mort, de sa gloire et de sa puissance au ciel et sur la terre, la Sainte Vierge Marie, et, Il lui a donné par grâce tous les mêmes droits et privilèges qu’Il possède par nature. Ainsi, tout ce qui convient à Dieu par nature, convient à Marie par grâce, car n’ayant tous deux que la même volonté et la même puissance, Ils ont tous deux les mêmes sujets, serviteurs et esclaves. On peut donc, sans offenser quiconque, se dire et se faire l’esclave amoureux de la Très Sainte Vierge Marie, afin d’être plus parfaitement esclave de Jésus-Christ. Si Notre-Seigneur s’est servi de La Sainte Vierge pour venir à nous, nous devons nous aussi nous servir de Marie pour aller à Lui. Car la plus forte inclination de Marie est de nous unir à Jésus-Christ, son Fils, et la plus forte inclination du Fils est qu’on vienne à Lui par sa sainte Mère ; Et c’est lui faire honneur et plaisir que de se faire esclave de sa Mère.

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SE VIDER DE CE QU'IL Y A DE MAUVAIS EN NOUS.

 

Nos meilleures actions sont ordinairement souillées et corrompues par le mauvais fond qui est en nous. Il est donc urgent de nous vider de ce qu’il y a de mauvais en nous pour acquérir la perfection, qui ne s’acquiert que par l’union à Jésus-Christ.

Les péchés actuels que nous avons commis, soit mortels, soit véniels, quelque pardonnés qu’ils soient, ont augmenté notre concupiscence, notre faiblesse, notre inconstance et notre corruption, et ont laissé de mauvais restes dans notre âme. Notre âme, unie à notre corps, est devenue si charnelle, qu’elle est appelée chair. Nous n’avons pour partage que l’orgueil et l’aveuglement dans l’esprit, l’endurcissement dans le cœur, la faiblesse et l’inconstance dans l’âme, la concupiscence, les passions révoltées et les maladies dans le corps. Nous sommes très attachés à la terre, vilains, envieux, gourmands, violents, et nous ne méritons que la colère de Dieu et l’enfer éternel. Notre-Seigneur nous a dit que celui qui voulait le suivre devait renoncer à soi-même et haïr son âme ; que celui qui aimerait son âme la perdrait et que celui qui la haïrait la sauverait !

Pour nous vider de nous-mêmes, nous devons tous les jours mourir à nous-mêmes : c’est-à-dire qu’il faut renoncer aux opérations des puissances de notre âme et des sens du corps, qu’il faut voir comme si on ne voyait point, entendre comme si l’on entendait point, se servir des choses de ce monde comme si on s’en servait point. Pour mourir à nous-mêmes, il nous faut choisir parmi toutes les dévotions à la Très Sainte Vierge Marie celle qui porte le plus à cette mort à nous-mêmes. La pratique à découvrir est un des secrets de sa grâce, inconnu du grand nombre de chrétiens, connu de peu de dévots, et pratiqué et goûté d’un bien petit nombre. Mais avant de la découvrir voyons une autre vérité, celle de prendre un médiateur.

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UN MEDIATEUR AUPRES DU MEDIATEUR MÊME.

 

Dieu a vu notre indignité et incapacité à nous approcher de Lui, car notre fond est si corrompu que pour arriver à Lui plaire tous nos travaux, industries, préparations ont peu de poids devant Lui. Aussi, Dieu a eu pitié de nous, et, pour nous donner accès à ses miséricordes, nous a pourvu des intercesseurs puissants auprès de sa grandeur ; en sorte que les négliger et s’approcher directement de sa Sainteté sans aucune recommandation, c’est manquer d’humilité et de respect envers un Dieu si Haut et si Saint.

Pour avoir accès auprès de la Majesté, nous devons paraître appuyés et revêtus des mérites d’un avocat parfait et d’un médiateur suprême. Cet avocat, ce médiateur suprême, c’est et ne peut être que Notre-Seigneur Jésus-Christ. Mais n’avons-nous pas besoin d’un médiateur auprès du Médiateur même ? notre pureté est-elle assez grande pour nous unir directement à Lui et par nous-mêmes ? N’est-il pas Dieu, en toutes choses égal à son Père ? N’aurions-nous pas à cet égard moins de crainte et de respect pour sa Majesté et sa Sainteté ? Qui peut alors être capable de remplir cet office charitable ? Vers qui devons-nous aller ? Saint Bernard nous montre le chemin sûr et ferme, il nous dit que c’est par Marie que Jésus nous est venu, et c’est par elle que nous devons aller à Lui. Marie est notre Mère, elle est bonne et tendre ; il n’y a en elle rien d’austère ni de rebutant ; en la voyant, nous voyons notre propre nature. Elle est belle et douce, elle qui reçoit la lumière divine et qui la tempère pour la rendre conforme à notre petite portée. Elle est si charitable qu’elle ne rebute personne de ceux qui demandent son intercession, quelque pécheurs qu’ils soient ; car comme le disent les Saints, il n’a jamais été ouï dire, depuis que le monde est monde, qu’aucun ait eu recours à la Sainte Vierge avec confiance et persévérance, et en ait été rebuté. Elle est si puissante que jamais elle n’a été refusée dans ses demandes ; elle n’a qu’à se montrer devant son Fils pour le prier : aussitôt Il accorde, aussitôt Il reçoit ; et Il est toujours amoureusement vaincu par les Prières de sa très chère Mère.

Selon saint Bernard et saint Bonaventure, nous avons trois degrés à monter pour aller à Dieu : le premier, le plus proche et le plus conforme à notre capacité, c’est Marie, notre Médiatrice d’intercession ; le second, est Jésus-Christ, notre Médiateur de Rédemption ; et le troisième est Dieu le Père.

Mais pourquoi est-il si difficile de conserver en nous les grâces et trésors que nous avons reçus de Dieu ? Parce que nous avons ce trésor dans de fragiles valises, dans un corps corruptible, dans une âme faible et changeante, qu’un rien trouble et abat. Parce que les démons veulent nous surprendre à l’improviste pour nous voler et dévaliser ; ils épient jour et nuit le moment favorable pour cela, et nous enlever en un moment, par un péché, tout ce que nous avons pu gagner de grâces et de mérites en plusieurs années. A nous de craindre ce malheur. Mais, dirions-nous, d’où vient cet étrange changement ? Ce n’a pas été faute de grâce ? Non, mais faute d’humilité, de se croire plus fort et suffisant qu’on ne l’est, capable de garder seul son trésor, s’appuyer sur soi-même, croire sa maison plus sûre pour garder le précieux trésor de la grâce ; et c’est de cet appui imperceptible que l’on a de soi, que le Seigneur très juste permet que l’on soit volé, nous délaissant à nous-mêmes. Si nous avions connu la dévotion admirable à Marie, nous aurions confié notre trésor à cette Vierge puissante et Fidèle, qui nous l’aurait gardé comme son bien propre, et même s’en serait fait un devoir de justice.

S’il est si difficile de persévérer dans la justice, c’est parce que le monde est maintenant si corrompu qu’il est comme nécessaire que les cœurs religieux en soient souillés, sinon par sa boue, du moins par sa poussière ; en sorte que c’est une espèce de miracle quand une personne demeure ferme au milieu de cette mer orageuse sans en être entraînée, endommagée, abîmée, pillée. C’est la Vierge Fidèle, dans laquelle le serpent n’a jamais eu de part, qui fait ce miracle à l’égard de ceux et celles qui l’aiment de la belle manière.

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LA PRATIQUE PARFAITE DE LA DEVOTION A MARIE.

 

Il n’y a point de pratique de dévotion envers la sainte Vierge semblable à celle qui exige d’une âme plus de sacrifices pour Dieu, qui la vide plus d’elle-même et de son amour-propre, qui la conserve plus fidèlement dans la grâce, et la grâce en elle, qui l’unisse plus parfaitement et plus facilement à Jésus-Christ, et enfin qui soit plus glorieuse à Dieu, sanctifiante pour l’âme et utile au prochain.

Certainement point comprise de tout le monde, cette dévotion consiste dans l’intérieur qu’elle doit former. Mais qui peut arriver à ce degré ? Celui-là seul, à qui l’Esprit de Jésus-Christ révèlera ce secret, et y conduira Lui-même l’âme bien fidèle pour avancer de vertus en vertus, de grâce en grâce et de lumières en lumières pour arriver jusqu’à la transformation de soi-même en Jésus-Christ, et à la plénitude de son âge sur la terre et de sa gloire dans le ciel.

Ainsi, toute notre perfection consiste à être conformes, unis et consacrés à Jésus-Christ, la plus parfaite de toutes les dévotions. Or, Marie étant la plus conforme à Jésus-Christ de toutes les créatures, il s’ensuit que la dévotion qui consacre et conforme le plus une âme à Notre-Seigneur est la dévotion à la Très Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus une âme sera consacrée à Maire, plus elle le sera à Jésus-Christ.

C’est pourquoi la parfaite consécration à Jésus-Christ n’est autre chose qu’une parfaite et entière consécration de soi-même à la Très Sainte Vierge. Pour être tout entier à Jésus-Christ par elle, il faut lui donner : 1° notre corps avec tous ses sens et ses membres ; 2° notre âme avec toutes ses puissances ; 3° nos biens extérieurs qu’on appelle de fortune, présents et à venir ; 4° nos biens intérieurs et spirituels, qui sont nos mérites, nos vertus et nos bonnes œuvres passées, présentes et futures : en deux mots, tout ce que nous avons dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce, et tout ce que nous pourrons avoir à l’avenir dans l’ordre de la nature, de la grâce ou de la gloire, cela sans aucune réserve, pas même d’un cheveu et de la moindre bonne action, et cela pour toute l’éternité et sans prétendre ni espérer aucune autre récompense de son offrande et de son service, que l’honneur d’appartenir à Jésus-Christ par elle et en elle.

Il s’ensuit que par cette dévotion on donne à Jésus-Christ, de la manière la plus parfaite, puisque c’est par les mains de Marie, tout ce qu’on peut lui donner, et beaucoup plus encore que les autres dévotions, car nous Lui donnons la liberté ou le droit qu’on a de disposer de la valeur de ses bonnes œuvres, et on se dépouille de ce que l’homme chrétien a de plus précieux et de plus cher, qui sont ses mérites et ses satisfactions.

Ainsi, une personne qui s’est volontairement consacrée et sacrifiée à Jésus-Christ par Marie ne peut plus disposer de la valeur d’aucune de ses bonnes actions ; tout ce qu’il souffre, tout ce qu’il pense, dit et fait de bien, appartient à Marie, afin qu’elle en dispose selon la volonté de son Fils, et à sa plus grande gloire.

Mais alors cette dévotion et consécration à Jésus-Christ par Marie ne nous met-t-elle pas dans l’impuissance de secourir les âmes de nos parents, amis et bienfaiteurs ? non, parce qu’ils n’est pas croyable que nos parents, amis et bienfaiteurs, souffrent du dommage de ce que nous sommes dévoués et consacrés sans réserve au service de Notre-Seigneur et de sa sainte Mère. Ce serait faire injure à la puissance et à la bonté de Jésus et de Marie, qui sauront bien assister nos parents, amis et bienfaiteurs. De plus rien n’empêche dans cette pratique de prier pour les autres, soit morts, soit vivants. Au contraire, cela nous portera à prier avec plus de confiance, car dépouillé de tout et consacré à Jésus par Marie, ce sera faire plaisir à Notre-Seigneur et à sa sainte Mère que de leur donner occasion de témoigner leur reconnaissance envers une personne qui s’est dépouillée pour le revêtir, qui s’appauvrie pour l’honorer. Ils ne se laisseront jamais vaincre en reconnaissance.

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EFFETS MERVEILLEUX DE LA DEVOTION A MARIE.

 

Par la lumière que le Saint-Esprit nous enverra par Marie, sa chère Epouse, nous connaîtrons notre mauvais fond, notre corruption et notre incapacité à tout bien ; nous nous mépriserons à la suite de cette connaissance et nous penserons à nous avec horreur, nous regardant comme un limaçon qui empoisonne tout de sa bave, ou comme un serpent malicieux qui ne pense qu’à tromper. Enfin, l’humble Marie nous fera part de sa profonde humilité, qui fera que, parce que nous nous méprisons, nous ne mépriserons plus personne et aimerons le mépris.

Marie a pour nous, tout au moins pour celui qui l’aime, des devoirs charitables comme la meilleure de toutes les mères.

Elle nous aime tendrement parce qu’elle est notre véritable Mère ; parce qu’étant prédestinés, Dieu nous aime ; parce que consacrés à elle ; parce que nous sommes sa portion et son héritage. Son amour est, pour nous, actif et effectif, fait pour nous obtenir la bénédiction du Père céleste. Elle saisit toutes les occasions favorables pour nous faire du bien. Elle fait fuir tous les maux de ses serviteurs et les comble de toutes sortes de biens, leur donnant la grâce pour en venir à bout avec fidélité. Elle nous donne de bons conseils.

Par notre offrande parfaite que nous lui avons faite de nous-mêmes et de nos propres mérites et satisfactions, marie nous approprie et nous rend digne de paraître devant Notre Père céleste ; changeant nos habits par des habits propres, neufs, précieux et parfumés, c’est-à-dire de Jésus-Christ, son Fils.

Elle nous donne à manger le Pain de Vie, qu’elle a formé. Elle est la trésorière et la dispensatrice des dons et des grâces du Très-Haut, elle en donne une bonne portion, et la meilleure, pour nourrir et entretenir ses enfants et serviteurs. Elle nous conduit et dirige selon la volonté de son Fils, nous montrant les chemins de la Vie éternelle et éviter les dangereux. Elle nous soutient quand nous sommes prêts à tomber ; nous relève quand nous sommes tombés ; nous reprend, en Mère charitable, quand nous manquons. Saint Bernard nous dit qu’en la suivant nous ne nous égarons point. Un véritable enfant de Marie ne sera pas trompé par le malin, ni ne tombera en quelconque hérésie formelle. Car là où est la conduite de Marie, là ni le malin esprit avec ses illusions, ni les hérétiques avec leurs finesses ne se trouvent.

Elle nous défend et protège contre nos ennemis, elle nous cache sous les ailes de sa protection, comme une poule ses poussins. Elle se met autour de nous et nous accompagne comme une armée rangée en bataille. Jamais un serviteur qui s’est confié à Marie, a succombé à la malice, au nombre et à la force de ses ennemis.

Elle intercède pour nous auprès de son Fils, et l’apaise par ses prières, et elle les unit à Lui d’un lien très intime, et nous y conserve.

Plus donc nous gagnerons la bienveillance de cette auguste Princesse et Vierge Fidèle, plus nous aurons de pure Foi dans toute notre conduite, une Foi pure, qui fera que nous nous soucierons guère du sensible et de l’extraordinaire ; une Foi vive et animée par la charité, qui fera que nous ne ferons nos actions que par le motif du pur amour ; une Foi ferme et inébranlable comme un rocher, qui fera que nous demeurerons ferme et constant au milieu des orages et tourments ; une Foi agissante et perçante qui, comme un mystérieux passe-partout, nous donnera entrée dans tous les mystères de Jésus-Christ, dans les fins dernières de l’homme et dans le cœur de Dieu même ; une Foi courageuse, qui nous fera entreprendre et venir à bout de grandes choses pour Dieu et le salut des âmes, sans hésiter ; enfin, une Foi qui sera notre flambeau enflammé, notre vie divine, notre trésor caché de la divine Sagesse, et notre arme toute puissante dont nous nous servirons pour éclairer ceux qui sont tièdes ou qui ont besoin de charité, pour donner la vie à ceux qui sont morts par le péché, pour toucher et renverser, par des paroles douces et puissantes, les cœurs de marbre, et enfin pour résister au diable et à tous les ennemis du salut.

Par cette pratique, bien fidèlement observée, vous donnerez à Jésus-Christ plus de gloire en un mois de temps que par aucune autre, quoique plus difficile, en plusieurs années.

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